JE SUIS une grande couleuvre élancée de couleur jaune et noir, et non verte contrairement à l'appellation que l'on me donne. Les herbes dans lesquelles je me faufile peuvent donner cet éclat verdoyant à mes écailles lisses et brillantes. Cette parure me permet de me fondre dans le paysage pour éviter les nuisances ou les prédateurs. Comme les autres couleuvres mes pupilles sont rondes, ce qui nous distingue des vipères qui ont les pupilles verticales. J'évolue dans des milieux variés, mais de préférence dans ceux qui offrent diverses cachettes dans les broussailles et arbustes, les herbes hautes, les tas de pierre... On peut me trouver à la lisière des forêts, sur les bords de chemin, de route ou de rivières, les terrains rocheux, les vergers, dans des friches urbaines, des murets en pierres, des voies ferrées ou encore aux abords des habitations humaines. Mais seules mes proies peuvent me redouter. Je suis très vive et rapide. De plus mon odorat et ma vue exceptionnels me permettent de chasser des lézards, des grenouilles, des oisillons ou même d'autres serpents.
Je sors le matin au soleil et me cache dans des abris frais aux heures les plus chaudes de l'été. J'hiberne de novembre à avril dans des endroits à l'abri du gel comme des terriers ou tas de pierres et rochers. Ma température interne varie en fonction de la température du milieu où je me trouve. A la sortie de mon hibernation, je sors de ma torpeur hivernale et mue, puis je me mets en quête d'un partenaire pour m'accoupler. Je ponds entre 4 et 15 œufs qui incubent pendant 7 semaines en moyenne. Les juvéniles sont de couleur gris pâle ou olivâtre, leur tête est ornée de motifs plus prononcés. Ils se nourrissent principalement d'insectes.
Mieux connaitre les serpents pour ne plus les craindre...
De tempérament farouche, je suis inoffensive pour les hommes dont je fuis la présence. Je dissuade mes assaillants lorsque je suis acculée et me sens menacée en me gonflant et en sifflant. Je peux me défendre en mordant, mais ma morsure n'est pas venimeuse.
Je suis relativement répandue sur de vastes territoires dans les zones géographiques où l'on me trouve. Malheureusement, comme bien des espèces, je fais face à de nombreuses menaces liées aux activités humaines. Plus rapide lors de mes déplacements que certains serpents, je peux néanmoins être victime de la circulation automobile. Mon habitat se raréfie et se dégrade à cause de l'urbanisation et de l'agriculture intensive. Pourtant alliée du jardinier du fait de mon régime alimentaire (en réduisant entre autres le nombre de rongeurs), je suis victime de la mauvaise réputation qui colle aux écailles des serpents. Je suis généralement chassée des jardins par l'homme et ses animaux domestiques, voire même tuée.
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Des idées pour aider les couleuvres
cohabiter avec les serpents
Les humains occupent de plus en plus d'espaces réduisant ainsi les habitats de la faune sauvage. Pour que cette dernière puisse survivre, il est essentiel d'apprendre à respecter et partager ces milieux. Il est naturel de croiser des espèces telles que les couleuvres et autres serpents. La couleuvre est protégée par la loi, sa destruction est passible d’amende. Avant de brandir sa pelle pour éliminer l'indésirable, il est important d'apprendre à connaitre et à reconnaitre pour le préserver.
Un serpent, qu'il soit venimeux ou pas, préfèrera la fuite si on lui en laisse l'occasion (notamment pour ne pas gâcher son venin) à la confrontation. Il est parfois difficile de différencier la vipère d’une couleuvre, il est préférable de prendre de la distance pour lui laisser la possibilité de s'échapper. Si cette crainte de la rencontre fortuite avec un serpent subsiste lors des ballades champêtres ou forestières, taper le sol de ses pieds ou avec un bâton tout en marchant suffit à tenir à distance les serpents. Les couleuvres et les vipères sont sourdes, mais elles perçoivent les vibrations.
Plus d'informations utiles et des contacts pour s'informer ou être rassurés sont accessibles dans cette plaquette "Il y a des serpents dans ma maison" (SOS serpents) sur ce lien :
Pour mieux cohabiter avec les serpents, il est toujours possible de réserver des lieux de vie ensauvagés dans son jardin qui profiteront également à de nombreuses autres espèces sauvages. En laissant l'herbe pousser, en aménageant une mare, en installant un mur de pierres ou un tas de bois éloignés des espaces de vie humaine pour ne pas se déranger mutuellement…
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Une petite synthèse pleine d'infos utiles pour la grande froussarde que je suis!! Je serai bien plus sereine quand je crapahute en garrigue :) Merci!