JE SUIS un petit oiseau migrateur. Les humains me surnomment ainsi car j'aime les fermes et les villages ruraux où je peux nicher dans des espaces construits ouverts et protégés (étables, garages, écuries, granges, lavoirs, cheminées, fumoirs... à condition que ces espaces soient accessibles en tout temps). Mon habitat est de fait dépendant des constructions humaines... Ma silhouette élégante se distingue par mon corps fuselé et ma queue fourchue et échancrée qui se termine par deux longs filets noirs, plus longs chez le mâle que chez la femelle. Le plumage de mon dos est bleu noir avec des reflets métalliques, mon ventre est blanc, mon front et ma gorge brun rouge. Je me nourris essentiellement d'insectes que j'attrape en plein vol. Pour cela j'ai besoin d'espaces naturels ouverts et dégagés pour y chasser de grosses mouches, des fourmis ailées, pucerons, taons, papillons, guêpes... Je suis une véritable acrobate des airs !
La construction de mon nid dépend étroitement de mes zones de chasse où prolifèrent les insectes : pâturages, prairies, bocages, parcs et jardins, marais... La présence de points d'eau (étang, cours d'eau...) est essentielle, non seulement parce qu'ils sont propices à la présence d'insectes, mais je peux également m'y abreuver en plein vol en période de canicule ou bien y puiser la boue pour mon nid. Je le construis en malaxant divers matériaux (brindilles principalement, crins d'animaux) avec la boue qui va cimenter le tout en une sorte de coupe garnie de duvet adossée à une poutre intérieure ou autre plan vertical. Nous couvons nos œufs pendant 13 à 16 jours. Nos jeunes quittent ensuite le nid 3 semaines environ après l'éclosion des œufs. Si les conditions sont favorables, nous pouvons faire une nouvelle nichée. Cependant toutes nos nichées ne sont pas fructueuses... Soit que les œufs aient été abandonnés ou non fécondés, soit que les jeunes aient souffert de mauvaises conditions climatiques ou d'une alimentation insuffisante en insectes...
La présence de l'hirondelle est précieuse pour les agriculteurs en se nourrissant d’insectes souvent nuisibles, évitant ainsi leur prolifération.
Nous sommes majoritairement migratrices. Cette migration est liée à la disparition des insectes à l'automne. Nous passons l'hiver en milieu tropical ou équatorial. Notre retour en Europe occidentale, mâles en tête, a lieu dès la mi-mars et se poursuit en avril. Notre longévité est assez courte du fait des risques liés à cette longue migration annuelle (comme la traversée du Sahara pour les hirondelles européennes)... Mon arrivée est signalée par mon chant. Si il est toujours en place, je réoccupe mon nid de l'an passé. En fin de saison, nous nous rassemblons par milliers dans les roselières, mares et zones marécageuse avant notre départ qui a lieu de septembre à octobre. Nous sommes aussi visibles dans les villages perchés sur les fils électriques.
Ma proximité avec l'homme est malheureusement aussi source de dangers pour moi, du fait de ses activités... L'urbanisation, la destruction des bocages et haies, l'usage de produits chimiques pour l'entretien des espaces verts ou pour leurs cultures, l'assèchement des zones humides et autres pratiques liées à l'agriculture intensive déciment les populations des insectes volants dont je me nourris. Je peux aussi être contaminée en ingérant des insectes eux-même intoxiqués par les produits chimiques. L'accumulation de ces toxines dans mes graisses est une bombe à retardement puisque je puise dans mes réserves corporelles dans l'effort physique de ma migration annuelle. D'autre part, mes sites de nidification se raréfient du fait de la destruction volontaire de mon nid ou avec la modernisation des constructions humaines. Les ouvertures se ferment, les matériaux utilisés (tels que l'acier, le verre ou le béton) sont trop lisses pour y accoler mon nid composé en partie de boue. Ces atteintes à mes besoins vitaux et à mes possibilités de reproduction réduisent fortement ma population.
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Des idées pour aider les hirondelles
favoriser la nidification des hirondelles
La LPO (Ligue de Protection des Oiseaux) propose de nombreuses solution pour aider les hirondelles : https://www.lpo.fr/actualites/cohabiter-avec-les-hirondelles
La première des bonnes pratiques pour leur permettre de se nourrir convenablement est de ne plus utiliser de produits phytosanitaires. La LPO propose des fiches zéro phyto qui sensibilisent et proposent des pratiques alternatives pour l'entretien du jardin et des espaces verts : https://www.lpo.fr/refuges-lpo/fiches-zero-phyto
Il est possible d'aider les hirondelles à installer leur nid : en facilitant la recherche des matériaux utilisés pour la construction du nid (brindilles sèches, petite étendue d'eau pour la boue), en favorisant l'accès des hirondelles à l'intérieur des granges, remises, garages par une petite ouverture sur l'extérieur...
Tout comme pour les chauve-souris, la loi interdit la destruction d'un nid d'hirondelle. Si ce nid gêne des aménagements nécessaires tels que des travaux de rénovation, attendre de préférence l'hiver, lorsque les hirondelles ont quitté leur nid pour migrer. Si les travaux ne peuvent attendre, veiller à remplacer le nid détruit par un nid artificiel, adapté à l'espèce (en forme de coupe, ouvert sur le haut pour l'hirondelle rustique), pour conserver son habitat : http://lpo-moselle.fr/telechargements/fiche_hirondelles.pdf. Pour réduire les nuisances liées aux fientes, installer une planchette sous le nid. Envie d'investir et d'installer un nid d'hirondelle ? https://boutique.lpo.fr/catalogue/jardin-d-oiseaux/nichoirs-oiseaux/nids-hirondelles/nid-hirondelle-rustique-ceramique
Un nouveau projet de construction? Consultez le guide technique pour les acteurs du bâti : https://fr.calameo.com/read/000094736831d88b61937
" Connaitre et protéger les hirondelles " avec la LPO : https://www.lpo.fr/actualites/contre-les-moustiques-faites-une-place-aux-hirondelles-dp1
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