JE SUIS un rapace solitaire et nocturne. Mon plumage me sert de camouflage le jour lorsque je dors, digère ou entretiens mon plumage. Mon masque facial clair évoque la forme d'un cœur. J'aime les grands milieux ouverts et bocagers où je chasse la nuit comme les prairies, les bandes herbeuses le long des champs et des haies, les vergers... J'habite à proximité des hommes. Je niche dans une cavité d'arbre, ou choisis un abri dans une construction humaine (vieille grange, clocher d'église que j'affectionne particulièrement, greniers de ferme, pigeonnier...).
J'ai l'oreille fine ! Elle est mon grand atout pour la chasse principalement aux rongeurs (campagnols, mulots, souris grises et musaraignes). Mon système auditif est particulièrement perfectionné (de grandes ouvertures auditives, de grands tympans...), ce qui me permet de localiser mes proies même par une nuit sans lune. Tout comme un grand nombre de rapace nocturne, mon vol est extrêmement silencieux. Le duvet et les petites dentelures de mes plumes absorbent les frottements de l'air et les turbulences lorsque je vole. J'avale mes proies en entier et rejette les parties indigestes (poils, os, coquilles...) sous forme de pelotes de réjection.
Biomimétisme : la forme de ses plumes a inspiré des éoliennes plus silencieuses ainsi que des ventilateurs informatiques
Avec ma compagne, nous pouvons avoir une deuxième couvée la même année si les conditions (climatiques et abondance de nourriture) nous sont favorables, contrairement aux autres espèces de rapaces nocturnes. Je nourris ma compagne lorsqu'elle couve. Elle seule nourrit nos petits, mais nous partageons les tâches pour le nettoyage du nid (que nous salissons entre autres avec nos pelotes de réjections). Nous sommes sédentaires, mais nous pouvons être amenés à nous déplacer par manque de nourriture. Nos jeunes tentent leur premier vol à 60 jours puis restent encore avec nous jusqu'à 4 semaines après leur premier envol pour prendre ensuite leur indépendance.
1/4 de la population des chouettes effraies est tuée sur les routes tous les ans en France
Mon espèce décline depuis ces 30 dernières années. A cela, il y a plusieurs facteurs...
Nous sommes très sensibles aux hivers rigoureux. Notre constitution physique ne nous protège pas du froid et de la pénurie de nourriture. Les installations humaines assurent notre survie lorsqu'elles nous offrent une possibilité de nidification, mais ce sont malheureusement aussi elles qui sont notre principale menace... Nous volons à faible hauteur pour traquer nos proies qui courent au sol, risquant des collisions avec un véhicule sur les routes qui traversent nos milieux, mais aussi les clôtures barbelées, les lignes à haute tension et les immeubles. L'homme en transformant son environnement change également nos conditions de vie. L'arrachage des haies pour le remembrement agricole, la disparition d'espaces naturels avec la transformation des prairies en cultures, mais aussi la modernisation des installations agricoles (granges détruites pour construire des silos), pose de grillage dans les clochers pour empêcher la fréquentation des pigeons... sont autant de menaces pour notre espèce. D'autre part, l'empoisonnement de nos proies volontaire (pour éliminer les "nuisibles" qui sont notre alimentation) ou non (produits phytosanitaires, rejets chimiques industriels) nous contamine à notre tour...
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une idée pour aider les chouettes effraies
Poser et/ou fabriquer un nichoir
Pour pallier le manque de sites de nidification, l’ASPAS a lancé l'opération " Un clocher, une chouette ! ", soit la pose de nichoirs pour les chouettes effraie à travers toute la France. Toutes les informations pour aider les chouettes à se loger et donc à se reproduire sont accessibles sur ce lien : https://www.aspas-nature.org/campagnes/protection/protection-des-chouettes-effraies/
Avec la notice de montage des nichoirs : https://www.aspas-nature.org/wp-content/uploads/notice-nichoir-effraie-version-finale.pdf
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